Episode I : Evolution intellectuelle
Au fil des siècles, la structure des Entités avait énormément changé. Mais en premier lieu avec la découverte de la prise de décision, le cerveau des entités avait subit les plus grands changements.
Il s’était organisé en zones d’activités distinctes, une pour la motricité, une pour l’enregistrement des sens, une pour le pilotage des organes, une pour la gestion des évolutions physiologiques et psychiques, une pour la concertation et la prise de décision finale.
Chaque zone était constituée d’un module d’acquisition et d’un module de restitution.
Les Entités avait un fonctionnement intellectuel extrêmement rigide et logique. A une question correctement posée devait correspondre une réponse claire et une seule réponse. Il ne pouvait y avoir d’alternative et Lorsqu’elles se retrouvait dans le cas de figure à réponses multiples, elles reformulaient la question jusqu’à n’obtenir qu’une unique solution.
Sur le plan de l’idéologie, les Entités vivant en communauté et en constante communication, elles ne connaissaient pas l’individualisme et seul une solution valable pour tous devait être retenue.
L’analyse, la recherche et la découverte d’un solution à un problème était un ouvrage communautaire et l’application des décisions prises confié à l’ensemble.
Les Entités travaillaient en fractionnant la charge à couvrir. Là aussi le groupe obtenait des résultats plus rapidement et plus efficaces que si la totalité de la charge avait été confiée à une seule. Prenant conscience simultanément du déroulement des événements, les Entités pouvaient également y réagir avec la même simultanéité. Aussi n’avaient-elle pas l’utilité de relais sociaux, de relais médiatiques, hiérarchiques ou politiques.
Au fur et à mesure que le nombre d’Entités progressa sur Phœnix, le traitement par l’ensemble devint de plus en plus ardu et l’organisation de la société, plus complexe. Alors elles décidèrent de sectoriser les activités. Pour cela, des groupes furent constitués et les travaux furent équitablement répartis. Le groupe analysait les situations qui lui était confiées, envisageait les solutions et prenaient les décisions. Les autres groupes avaient la possibilité une fois informés d’intervenir avant application définitive des décisions.
Le système fonctionnait parfaitement bien car personne dans les groupes n’avait le sens de l’intérêt personnel.
Les Entités avaient reçues au fil des temps des facultés intellectuelles leurs permettant d’aborder n’importe lequel des problèmes pouvant se poser à leur sagacité. Capables d’analyser très vite, de calculer la meilleur solution à la vitesse de l’éclair et de pressentir la justesse de leurs choix, chacune d’entre - elle était en mesure de remplacer à tous moments une Entité défectueuse.
Leur structure interne leur offrait une faculté étonnante, celle de comprendre instinctivement le sens de leur environnement et le bienfait de la communauté par rapport à l’individualisme. Mais le comprenaient-elles réellement ou bien cette compréhension était-elle l’œuvre de Phœnix ?
Les Entités ne pouvaient en avoir conscience car les manifestations de Phœnix paraissaient être naturelles et déniées de toute logique intellectuelle. Certaines qu’elles décidaient de leur présent et de leur avenir comme cela avait été le cas pour le passé, elles ne prenaient pas le temps de rechercher dans cette nature les indices d’une hypothétique présence supérieure.
Phœnix devrait dans les siècles à venir s’efforcer de se faire connaître, cela était indispensable pour le bon déroulement du programme.