Episode V : Départ
Les Entités étaient à leur poste. Sources en communication avec « IL »
n’avaient pas encore confirmé l’heure du lancement. Déconnectées des autres
Entités, elles puisaient dans la conscience de « IL » les procédures et la
formation nécessaire à la parfaite connaissance et maîtrise du rôle qui allait
être le leur.
Lorsque que le transfert fut terminé, elles engagèrent les actions prévues avec
méthode.
A la surface de Phœnix, les neiges et glaces commencèrent à fondre. Elles
ruisselèrent, ravinèrent dans les vallées pour rejoindre les ruisseaux et les
fleuves. Les calottes polaires se réduisirent à vu d’œil en faisant monter de
plus en plus le niveau des eaux. La climatologie de la planète s’affola au
point que d’immenses dépressions s’organisèrent précipitant d’heure en heure le
climat dans un univers de tornades de bourrasques et de pluies diluviennes.
Partout à la surface de la planète et dans le fond des océans, des orifices
naquirent, laissant les eaux furieuses s’engouffrer dans les profondeurs de la
planète. La température à l’extérieur continuait de baisser. Une partie de
l’eau répandue allait geler sur place, créant une couche de protection très
hermétique. La planète vibrait car les eaux précipités la cisaillaient en
quatre volumes égaux. Lorsque la masse océane parvint au niveau du noyau sous
forme de vapeur extrêmement chaude, ce dernier fut fractionné instantanément.
Mues par l’énorme pression engendrée, les quatre zones se séparèrent en
tremblant et les portions de noyau explosèrent en intimant à chacune des zones
une force de propulsion colossale. Phœnix ouverte en quartiers d’orange, cessa
d’exister.
Quatre quartiers se séparèrent et individualisés prirent pour objectif une
portion différente de l’univers vide. L’étoile se condensa en changeant de
couleur. Les forces en jeu étaient incalculables. Les sources placèrent les
zones en orbite. Puis le soleil se mis à gonfler au point d’éclater en myriade
de jets de matière. La vague magnétique qui s’en suivit repoussa les zones de
quelques millions de kilomètres. Enfin ce fut la phase d’effondrement qui créa
un immense trou noir. Petit à petit les portions de Phœnix se rapprochèrent et
finirent par être aspirées par le géant planétophage.
A bord des zones, la vie continuait à son rythme. Bien protèges des événements
les Entités terminaient les installations et préparaient la mise en sommeil de
leur environnement. La surface de chaque zone était maintenant recouverte d’une
épaisseur de glace de cinq cent mètres. Toute l’eau de Phœnix non sauvegardée à
l’intérieur des zones avait été répartie en surface au moment de la séparation.
Dans le Département Intégration des Entité dans l’Univers des Zones 1,2 ,3 et
4, les Entités s’installaient dans des vasques ouvertes ayant leur forme. Une
fois refermées, un liquide bleuâtre envahissait les vasques et les Entités
cessèrent de remuer. Bientôt il n’y eut plus aucun mouvements à l’intérieur de
Z1, Z2, Z3 et Z4.
Nuit éternelle et calme, absence de lumière, de mouvement et de temps.